Au milieu du XIXe siècle, Acy était l’un des plus gros villages viticoles du Soissonnais.
La culture de la vigne y est attestée depuis le IXe siècle, lorsque les moines de l’Abbaye Saint-Médard de Soissons décidèrent de planter des vignes sur les coteaux d’Acy.
La culture de la vigne devint alors l’une des principales ressources du village.
En 1720, Acy est le 4e plus gros producteur de vin de l’élection[1] de Soissons et produisait 1 710 muids[2] (soit 436 050 litres).
Son vignoble s’étendait sur 97 hectares. Plus de la moitié des parcelles appartenaient aux établissements religieux[3] qui les louaient à des particuliers.
Les premiers vignerons furent formés par les moines. L’activité occupa ensuite l’ensemble du village et engendra l’essor de métiers associés (tonneliers, porteurs de hotte, etc.).
L’entretien des vignes est laborieux mais le temps des vendanges réunissait hommes, femmes, enfants et personnes âgées, et donnait lieu à des festivités.
Au XIXe siècle, Acy comptait 117 hectares de vignes. Seulement, des gelés précoces ne tardèrent pas à abîmer le vignoble.
Au début du XXe siècle, il restait encore 10 familles de vignerons possédant chacune environ 1 hectare, qui produisaient du vin tranquille (non effervescent).
Après l’invasion du phylloxéra et les deux guerres mondiales, les parcelles sont dévastées et les familles décimées. Certains vignerons ruinés partirent. Les autres replantèrent des vignes et firent de la polyculture jusque dans les années 1960, puis abandonnèrent progressivement.
En 2000, la commune d’Acy s’est jointe au combat de l’ACAV[4] pour faire reconnaître son appartenance à la Champagne viticole. Cependant, Acy n’avait pas déclarée ses parcelles suite à la loi sur la délimitation et l’appellation Champagne, compromettant ainsi l’avancement du dossier.
En parallèle, 12 propriétaires de parcelles de vignes de la commune ont souhaité valoriser le passé viticole du village. Ils se sont réunis en une association « Mémoire viticole d’Acy », et ont replanté des vignes patrimoniales (environ 30 ares). Depuis, ils produisent chaque année leurs vins pour une consommation personnelle et familiale.
Le travail de culture de la vigne est fait par chacun des propriétaires, qui se retrouvent ensuite pour les vendanges dans une ambiance conviviale, en perpétuant la tradition viticole d’Acy.
En septembre 2017, les vendanges ont été bonnes : 2 140 kg de raisins ont été récoltés (40 kg de plus que 2016), soit environ 1 000 litres de vin produits et partagés entre les propriétaires.
Ceux-ci souhaitent aujourd’hui aller plus loin et reconstituer le vignoble d’Acy d’antan.
Un projet d’intégration dans une IGP (Indication Géographique Protégée) Ile-de-France, est en cours dans le but d’obtenir le droit de produire et de vendre des vins tranquilles.
Image :
© Gallica (Acy en 1913.)
© ccaron (Les cépages d’Acy : Chardonnay, Pinot Noir, Meunier, Arbane, Petit Meslier, …)
[1] Ancienne circonscription administrative.
[2] 1 muid = 255 litres.
[3] Les Abbayes Notre-Dame et Saint-Jean-des-Vignes possédèrent des parcelles à partir du XIIe siècle.
[4] (Association pour la délimitation d’un vignoble Champagne AOC dans les vallées de l’Aisne et de la Vesle).