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St Médard : découverte de la sépulture d’Albéric de Braine mort en 1206

C’est une découverte exceptionnelle qui a été relayé par les médias nationaux, un beau moment d’histoire et une grande émotion. D’abord, parce que plus de 800 ans après, la sépulture était intacte. Ensuite, parce que les objets qui accompagnaient le défunt dans sa dernière demeure étaient encore présents : le bâton de sa crosse, son manteau brodé, ses chaussures.

Cet exceptionnel état de conservation a justifié un exceptionnel travail scientifique consistant d’abord en un traitement biocide des vestiges, toujours en cours, au sein de l’atelier de recherche et de conservation au Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble. Puis des études biologiques vont avoir lieu pour tenter de révéler les circonstances de la mort d’Albéric de Braine, la manière dont il a été inhumé, et notamment comprendre pourquoi cette collerette de plomb entourait sa tête.

Il s’agira aussi pour les historiens de recontextualiser le personnage, qui il était, définir le rôle qu’il a joué au sein de l’abbaye et tirer des enseignements sur la position de l’abbaye de Soissons dans l’église catholique française ou encore sur le pouvoir aristocratique de l’église aux XIIe et XIIIe siècles.

Des recherches ADN devraient également être conduites. Dans le cas où une présence ADN serait exploitable, on ouvrirait alors le champ des possibles ! Pourquoi ne pas, demain, engager un travail de reconstitution physique du personnage en utilisant les dernières technologies ?

 800 ans après, Albéric de Braine vit peut-être sa deuxième vie !

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Jour 1 : les fouilleurs en équipement réglementaire autour de T.007 avant l’ouverture de la sache.

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Jour 2 : Ouverture de la sépulture d’Alberic découverte sur le site de l’Abbaye Royale St Médard de Soissons (laboratoire ARC-Nucléart, CEA Grenoble).  Les Équipements de Protection Individuelle (EPI), sont destinés à protéger les fouilleurs des particules de plomb rendues très volatiles par l’oxydation de la tôle, faite de ce métal, sur laquelle repose la dépouille de l’abbé. De gauche a droite : Renata Garcia-Moreno, Nadège Robin, Sébastien Bernez, Denis Defente & Philippe Arson (photo Jf Haquet, © CNRS).

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Jour 3 : le vêtement funéraire est en soie façonnée avec des fils d’or (en haut à gauche) composant des motifs en médaillon ornés de personnages et de fleurs Fouille en laboratoire de la sépulture T.007 située sous la plate-tombe de l’abbé Aubry de Braine († 1206) –  (photo Jf Haquet ©CNRS).

Jour 4 : Nadège Robin, anthropologue (CD02) prélevant une molaire de la tombe T.007 pour analyse. Au premier plan (en brun) cheveux conservés. (photo Jf Haquet ©CNRS).

Jour 5 – Semelle de chaussure droite en cuir et nettoyage de la chausse en étoffe de laine feutrée par Émeline Retournard et Renata Garcia-Moreno Mazel. La présence de feuilles et de restes végétaux attestent de la préparation de la sépulture (photo Jf Haquet ©CNRS).

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Jour 6 – Partie inférieure du vêtement funéraire déposée et prélèvement de fragments osseux dans les plis du textile par Nadège Robin, anthropologue CD02 (photo Jf Haquet ©CNRS).

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Jour 7 : Prélèvement d’une bande de tissu en soie avec des motifs en fil d’or par Laure Meunier (ARC-Nucléart) et Émeline Retournard (doctorante, Université de Clermont Auvergne), (photo N. Robin, CD02).

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Jour 8 : Observation au microscope portatif, par Émeline Retournard (doctorante, Université de Clermont Auvergne), de l’entrecroisement des fils de soie et d’or d’une bande tissée (photo N. Robin, CD02).

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Jour 9 : Observation des éléments de tissu de la sépulture T.007 par Émeline Retournard. Spécialiste des textiles archéologiques du Moyen-Âge (XIe – XIVe siècles), Émeline Retournard prépare une thèse à l’Université Clermont Auvergne sur ce sujet. Elle apporte son expertise sur les éléments vestimentaires présents dans la tombe de l’abbé de Saint-Médard de Soissons. Ses observations permettront d’identifier les pièces déposées et de comprendre leur présence en tant que dépôt funéraire (photo Ph. Arson ©CNRS).

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Jour 10 : Spectaculaires déformations sous l’effet de la corrosion de la plaque de plomb sur laquelle reposait la dépouille de l’abbé. À noter, au centre, les restes du dépôt de végétaux qui se trouvait dans la tombe (photo Jf Haquet ©CNRS

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Jour 11 : Vestiges du dépôt de végétaux prélevés sur la tôle de plomb servant de fond à la sépulture. Ce travail de collecte, effectué par Jérôme Haquet (archéologue, CNRS) permettra aux paléo-botanistes d’identifier la nature des espèces choisies qui constituèrent le lit végétal du défunt abbé (photo D. Defente)

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Jour 12 : Conditionnement des vêtements funéraires déposés sur l’abbé et extraits de la sépulture au cours des deux semaines de fouille. Cette étape est réalisée par Lisa-Charlotte Lardeau, restauratrice au Musée des Tissus de Lyon  (photo Jf Haquet @CNRS)

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