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Depuis fort longtemps, les terres fertiles du Soissonnais produisent des légumes de qualité. Cela fait plus de deux siècles que l’on mentionne l’existence d’un fameux haricot autour de la ville de Soissons. Son goût authentique est toujours apprécié aujourd’hu
Rue de la Buerie, anciennement rue des Febves (fèves): là est l’origine de la légende du “haricot de Soissons”.
Pendant la guerre de Cent Ans, une terrible épidémie de peste ravage la contrée. Les soissonnais survivants s’enfuient, emportant avec eux leurs récoltes. Mais, pendant la fuite, beaucoup ont perdu des graines de pois et de fèves.
A leur retour, que ne trouvent-ils pas? Un champ couvert de fèves! Grâce à l’humidité des berges du canal de la Crise, la récolte fut exceptionnelle et l’on nourrit sans peine toute la population. Ce haricot devenu célèbre est depuis lors dit Haricot “de Soissons”.
Il existe à Soissons, une rue de la Paix, ainsi appelée parce qu’en 1728, la ville a accueilli pendant plusieurs mois une conférence européenne qui devait décider de l’avenir de Gibraltar.
Parmi les diplomates qui se trouvaient réuni à Soissons, l’Espagne avait envoyé le marquis de Santa Cruz.
Celui-ci avait pris en grande estime un jardinier de l’abbaye Saint-Léger, un certain Jacques, qui répondait au surnom de “Jacquot”.
Les négociations traînant en longueur, le marquis de Santa Cruz fut rappelé par le roi d’Espagne.
Mais avant de quitter Soissons, pour remercier Jacques le jardinier, l’Espagnol lui fit don d’un grand sac en cuir de Cordoue.
Dans ce sac, Jacquot découvrit des haricots d’une taille énorme, beaucoup plus gros que ceux que l’on cultivait à l’époque dans le pays.
Il s’empressa d’y goûter, les trouva fort bons et en planta l’année suivante.
Alors toute la ville et les environs se mirent à parler des haricots de Jacquot qui furent bientôt connus sous le nom de “gros Jacquots”.
La paix de Soissons ne fut jamais signée, mais le haricot Jacquot de Soissons était né!
A la fin du 19ème siècle le guetteur nommé Le Paon ne quittait pas le haut de la Tour, il surveillait la ville et les incendies tout en exerçant son artisanat de cordonnier. Ce fonctionnaire municipal savait beaucoup de choses mais ce fatigua de l’aridité de sa plate-forme de pierre.
Il l’égaya en semant des haricots dans des caisses, placées le long des garde-fous. Ses plantations volubiles s’accrochèrent à la rampe et couronnèrent la Tour de la Cathédrale d’une verdure étonnante, qu’on prenait plaisir à aller voir.
« C’est du vrai Soissons » disait-il à ses visiteurs ! Et moins plaisantin que poète naïf il ne manquait jamais d’ajouter :
« Dieu créa la fleur et lui dit Sois Rose ! Il créa le Haricot et lui dit Sois Son… et va en Paix !… ».
Le guetteur distribuait aussi des grains récoltés aux touristes généreux dans des petits sachets en jute confectionnés pendant ses heures de loisirs. Tout près de la Cathédrale se trouvait un confiseur qui s’intéressa à notre guetteur et à ce qu’il faisait. Il mit au point une petite machine pour fabriquer des bonbons qui sont devenus la spécialité soissonnaise . L’histoire ne dit pas si l’inventeur partagea les bénéfices avec notre sympathique guetteur, qui disparut de la tour en 1907.
Chaque année, fin septembre, la fête du Haricot est célébrée à Soissons. Retrouvez toutes les informations sur La Fête du Haricot !
En 2003, sous l’influence des quelques producteurs cultivant encore le Haricot de Soissons, de la Chambre d’agriculture de l’Aisne, de la confrérie du Haricot de Soissons, de la ville de Soissons et avec le soutien du Conseil régional de Picardie, des fonds européens et du conseil général de l’Aisne, 38 nouveaux producteurs se relancent dans la culture.