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Planté d’essences rares, le jardin d’horticulture doit, comme le boulevard Jeanne-d’Arc, sa création, soutenue par Paul Deviolaine, alors maire de Soissons, au démantèlement des fortifications. Larges boulevards ceinturant la ville, immeubles de rapport, espaces de verdure étaient alors au cœur des préoccupations urbaines du temps.
Perfectionner, vulgariser toutes les branches de la science et de la pratique horticole, diffuser les meilleures méthodes de conduite des arbres fruitiers, tels sont les objectifs de la Société d’Horticulture et de petite culture de l’arrondissement de Soissons fondée le 11 avril 1865.
La toute jeune société d’horticulture constitue pour ses membres, un lieu de rencontre et d’expérimentation. Dès l’origine, des ateliers pratiques sont mis en place à leur attention sur la taille des arbres fruitiers par exemple.Reconnue d’utilité publique le 24 février 1876, la Société d’horticulture prospère rapidement : elle réunit plus de 700 membres en 1872. Son bulletin mensuel est tiré à 1000 exemplaires.
Toutefois, son accès à tous ne s’effectue que très progressivement. À partir de 1912, l’ouverture permanente au public s’étale du 1er juin au 31 août, elle est alors limitée aux seuls jours de fête. De hautes grilles, le long desquelles des arbustes croissent, masquent la vue aux passants.
Considérablement abîmé par le siège que subit Soissons en septembre 1870, le domaine est reconstitué et reconnu comme jardin-école en 1879. Dans ce contexte, le démantèlement des fortifications à partir de 1885 va permettre une belle extension. Le parc atteint alors sa superficie actuelle, soit 2 hectares 75 ares et est largement réaménagé, sous la houlette d’Eugène Deny, l’un des meilleurs architectes paysagers de son époque.
A partir de 1968, des travaux d’ampleur sont engagés. Les grilles qui entouraient le jardin disparaissent. Des arbres sont abattus afin de dégager des perspectives sur Saint-Jean-des-Vignes.
Dans les années 1980, l’agrément du jardin est renforcé par la création de deux bassins, d’un cadran solaire anallagmatique et d’un espace destiné aux enfants.
Jardin à l’anglaise tout en courbes sinueuses et amples, le Jardin d’horticulture compose aujourd’hui avec la place de la République qu’il jouxte, un espace urbain représentatif des préoccupations urbanistiques et hygiénistes de la fin du 19e siècle, évocateur d’une atmosphère Belle Époque.